La culture sur buttes (fiche technique)

Pour les bonnes raisons de pratiquer la culture sur buttes, voir ici.

Deux grands courants pratiquent la culture sur buttes : le premier d’inspiration biointensive, le second d’inspiration permaculturale. La biointensive cherche en gros à maximiser le rendement aussi vite que possible en utilisant tous les moyens biologiques à disposition du jardinier. La permaculture recherche plutôt à imiter la nature, et à éviter les pratiques trop coûteuses en travail, quitte à obtenir un rendement plus faible ou à prendre plus de temps pour obtenir un résultat. Mais les deux ont des points communs, notamment l’utilisation des buttes, la création d’un écosystème complet, l’amélioration du sol.

1. Création des buttes.

Dans tous les cas, la création des buttes est le moment le plus important de la mise en place du jardin. La largeur idéale d’une butte est d’environ 1,20m. Au-delà d’1m40, il peut devenir difficile de travailler. A moins d’1m, la butte n’est plus assez large pour créer un écosystème. 1m20 permet de travailler sans marcher sur les buttes, sans fatigue.

Les buttes sont espacées par des allées de 30 à 50cm de large. 30cm représentent la longueur d’un pied moyen, 50cm permettent par exemple de travailler à genoux. A chacun de déterminer s’il souhaite plus ou moins de confort.

En récupérant la terre de surface des allées, on accroît la profondeur de terre arable. D’autant plus si on a pratiqué un double bêchage. On peut atteindre ainsi 60cm de terre meuble dès la première année.

On peut se contenter d’un bêchage simple, ou travailler avec un motoculteur, ce qui facilite grandement la tâche sur un grand jardin.

2. Orientation des buttes.

La biointensive préconise plutôt des buttes orientées nord-sud. Cela permet de rationaliser complètement le processus. La permaculture préconise de faire ce que l’on veut, ce qui permet d’une part de tirer partie des particularités du terrain (tous les jardins ne sont pas plats et rectangulaires), d’imiter la nature en créant toutes les variétés possibles d’exposition aux éléments, et aussi de jouer avec les formes dans un esprit plus esthétique. Voir ici.

3. Lutte contre l’érosion.

Les bords de la butte doivent être soignés. Comme ils sont en pente assez forte, le risque est d’y avoir de l’érosion et du lessivage d’éléments minéraux. On peut les maintenir avec des planches. Une autre solution est d’y laisser pousser un tapis d’herbes spontanées qui retiendront la terre. On n’arrachera jamais ces herbes. On se contentera de les couper quand elles deviennent trop envahissantes. Elles serviront de fertilisant, soit par passage dans le compost, soit par utilisation direct en paillage.

Les buttes vont s’affaisser au fil du temps. C’est normal : la terre retrouve peu à peu sa densité optimale, qui est supérieure à celle d’une terre nouvellement bêchée. Elle n’en sera pas moins fertile, et plus aérée qu’une terre labourée : sa structure sera beaucoup plus élaborée. Etant donné qu’elles seront alimentées régulièrement par de la matière organique en surface, et qu’elles ne seront jamais totalement tassées, elles ne disparaîtront pas complètement, si on a pris soin de bien les protéger contre l’érosion.

4. Forme de la butte

Il est inutile de chercher à obtenir une butte trop haute. Si la pente devient trop forte, on aura des problèmes d’érosion. 50cm de hauteur entre le fond des allées et le haut de la butte sont un maximum.

La forme convexe, arrondie de la butte permet d’augmenter la surface de feuilles des plantes cultivées, et donc la photosynthèse. Inversement, la plus grande profondeur de terre arable permet aux racines de se développer verticalement, et donc de planter un peu plus serré qu’en potager traditionnel. De plus, il est possible de planter en quinconce, ce qui permet de densifier encore la plantation. Une culture en biointensive bien menée permet de multiplier au moins par deux le nombre de plantes par unité de surface dans un jardin, tout en accroissant la productivité de chacune des plantes.

5. Gestion de l’eau

La butte étant située en hauteur, les éventuelles inondations ne concerneront que les allées, et la terre des buttes sera particulièrement bien drainée. En revanche, en période de sécheresse, l’infiltration des précipitations se fait au niveau des allées, ce qui permet à la butte d’être mieux irriguée en profondeur. Ceci permet aux racines des plantes de se développer autant que possible. En climat très sec, on peut inverser la forme du haut de la butte, jusqu’à la rendre concave, pour retenir mieux l’eau.

6. Amélioration du sol

Il faut plusieurs années pour qu’une planche de culture atteigne son potentiel optimal. Il faut le temps que la structure du sol se rétablisse, que le taux de minéraux et oligo-éléments remonte, que l’humus se réaccumule, et aussi que le jardinier acquière les connaissances et automatismes nécessaires. Il faut compter 8 ans selon John Jeavons pour atteindre une productivité optimale. C’est aussi le chiffre que donnent les agriculteurs en semi direct sous couvert. Avec les erreurs de jeunesse, compter 10 ans. A ce moment-là, le sol sera parfaitement structuré, avec un taux optimal de matière organique, un réseau de canaux laissé par les racines et la faune du sol permettant une bonne gestion de l’eau (notamment la remontée d’eau par capillarité en période de sécheresse).

La biointensive se focalise plutôt sur l’amélioration du taux d’humus dans le sol, par l’adjonction de doses assez importantes de compost. Les optiques permaculturales s’attachent plutôt à laisser la faune du sol faire le travail d’humification et de structuration du sol.

7. Associations de cultures

Il est important de travailler les associations de culture. En biointensive, on cultive généralement deux ou trois espèces complémentaires sur la même planche, en calculant scientifiquement l’espace dont chacune a besoin. En permaculture, on arrive à un nombre d’espèces encore plus important, mais de manière moins calculée. Dans les deux cas, on veille aux bonnes associations de plantes, et à avoir une densité optimale de végétation.

8. Lutte contre les « mauvaises » herbes.

La permaculture utilise plutôt le paillage pour couvrir le sol et contrôler les adventices. La biointensive tire plutôt partie de la rationalisation des plantations et utilise aussi le compost comme paillis : un seul arrachage est nécessaire, environ un mois après les semis, ou au moment du repiquage. A ce moment-là, la végétation semée a suffisamment d’avance et monopolise suffisamment l’espace (aussi bien au-dessus qu’en dessous du sol) pour que la concurrence des plantes spontanées ne soit plus gênante. Au contraire, elles combleront les éventuels trous laissés par une mauvaise germination, par exemple, et produiront de la biomasse. Dans les deux cas, les besoins en eau sont fortement réduits par la couverture du sol.

9. Les points importants à retenir

Bien calculer la taille et la forme des planches et des allées la première année.

Eviter autant que possible de laisser la terre à nu.

Bien consolider les pentes par une végétation permanente.

Travailler à améliorer le taux d’humus et de minéraux.

Faire pour cela pousser autant de volume que possible.

Travailler sur les associations de plantes, les rotations de cultures.

Ne pas s’inquiéter du tassement naturel du sol.

10. Bibliographie.

John Jeavons, How to grow more vegetables, Bountiful Garden.

Jean-Marie Lespinasse, Le jardin naturel, Editions du Chêne.

Emilia Hazelip, La culture en synergie (cassette vidéo).

11. Photos

Jeu avec la forme des buttes.

Vue générale des buttes.

Les buttes en été, couvertes de végétation.

Buttes en biointensive, avec optimisation de l’espace (plantations en quinconce).

buttes-serpent.jpgjardin-mai-2007.jpgjungle-sur-buttes-2.jpgbiointensive-apres-desherbage.jpg


52 commentaires sur « La culture sur buttes (fiche technique) »

  1. A reblogué ceci sur A l'ouest cultivons!et a ajouté:
    Nous nous sommes déjà intéressés à la permaculture et aux techniques nouvelles que la culture biologique explore depuis quelques année. personnellement, je suis fasciné par la culture sur butte qui tend à augmenter le rendement, tout en diminuant le travail. Voici un extrait du blog https://senshumus.wordpress.com/ qui nous donne les principe de base de ce système. Les buttes ça me botte!

  2. je suis en culture sur butte depuis cette annee. les debuts sont prometteurs la terre est une ancienne praire le mildiou est quand meme apparu mais moins que les autres annee j ai essaye une butte couverte par tunnel resutats excellents

  3. Ah bon, on ne peut pas faire de buttes dans le sud de la France?!… Bouh!
    J’ai pourtant moi aussi une terre lourde… Et je voulais m’y mettre cette année…
    Pourrait-on avoir qq explications?
    merci bcp!
    Super site, félicitations !

  4. Très motivant cette pratique, bravo au rédacteur!
    J’ai une haie de thuyas orienté nord-est vers sud-ouest de 2m50.
    Je voudrais me monter une butte le long de cette haie du côté nord.
    Peut-on envisager de la monter avec juste un passage de 50cm le long de la haie?
    Quels genre de plantes y mettre sachant que la butte sera à l’ombre une partie de la journée?

  5. Dans le sud, on peut ne pas surélever les buttes, on les laisse plates, et on mulche abondamment avec tout ce qu’on a, mais pas trop de bois dans tous les cas en potager.
    En saison humide, on laisse pousser autant de mauvaises herbes et d’engrais verts que possible, quand ça devient sec, on les utilise dans le mulch.

  6. j’habite dans le sud de la France, il fait très chaud l’été, comment faire pour l’arrosage ? de plus mon jardin a une terre très argileuse. merci

  7. Mon terrain est lourd, collant, vieille prairie centenaire.Peu de pierres.Comme je suis un grand fainéant je ne fait pas de travail inutile.
    et je pense avoir adopté une bonne méthode.Je béche à l’automne à la fourche 15 à 20 CM pas question de mélanger les horizons et c’est moins lourd! et puis j’ai une espéce de grelinette avec deux dents de 40 cm raprochées de 5 CM environ avec laquelle je souléve seulement le fond de ma raie comme un sous-solage dans le sens de la raie. Ensuite, je gratte l »herbe de mes allée juste en dessous des racines et hop! au fond, dans la raie, racines en l’air. voilà en 4 ans mes buttes sont montées d’une vingtaine de cm. mon sol est aéré sur 60 CM mon dos reste entier et l’argent du buldozer massacreur à payé les grelinettes et la « moulinette »
    Au printemps,j’enléve le paillis un soir pour que les vers de terre descendent au petit matin sinon, c’est la curée chez les oiseaux. ensuite un coup de grelinette,le compost néçéssaire suivis d’un passage d’un petit motoculteur électrique sur une dizaine de cm
    Voilà comment surélever ses planches économiquement sans bousculer les horizons tout’en en nettoyant ses allées, sans se bouziller le dos et en gardant ses euros. les apports de matiéres organiques et de temps en temps de sables, font le reste.
    avec cette méthode on à le temps de voir si le plan du jardin est fonctionnel car prochainement je vais créer dans les allées un réseau de drainage tout en récupérant cette eau hivernale ainsi qu’un réseau d’arrosage et d’électricité là, le niveau va monter serieusement.
    qu’en pensez vous ?

  8. moi aussi j’aimerais faire des buttes à grande échelle et j’aimerais utiliser une mini-excavatrice.Ma terre est une vieille prairie donc le sol est quand même riche. Je crois qu’en travaillant à reculons il est possible de faire trois buttes par passage( une de chaque coté et une au centre). On peut relativement bien enlever la couen et piquer la terre avec la pelle sans trop déranger les horizons et ensuite briser les gros morceaux à la fourche. En travaillant efficacement on peut enlever la couen d’un coté et le mettre au centre, ensuite la couen de l’autre coté la placer sur le premier sans avoir a la déposer en prenant soin d’ajouter un peu de terre des allés et faire la même chose au centre. Je me demande si c’est une bonne idée, quand pensez-vous ???

  9. On ne peut pas faire des buttes double-bêchées autrement qu’à la main. À la charrue tu feras des billons, c’est autre-chose.
    Je pense aussi que pour commencer le plus judicieux serait de cultiver à plat, mais avec des planches de culture de même largeur que des buttes (1.20m à 1.50m selon ce qui t’arrange). Ensuite tu pourras en faire des buttes, à ton rythme. Si tu es en AMAP tu peux proposer un atelier « buttes », où avec quelques coups de main tu pourras avancer plus vite.
    Tout seul, je mets 2 jours (sans trop me presser) pour une butte de 5m sur 1.50m, sur une terre assez compacte en dessous de 20cm. Sur une terre déjà travaillée en maraîchage, ça pourrait aller plus vite, ça dépend de pas mal de choses.

  10. bonjour à tous .
    philibert , l’outil le plus adapté pour faire des buttes à plus grande échelle est à mon avis la charrue , et il faut labourer en billon ! en gros c’est comme labourer avec une charue réversible sans la retourner en bout de raie ,lors de l’aller et du retour les 2 bandes de terres sont versées l’une contre l’autre et forme une butte d’une largeur de 2 fois la bande travailler par la charue !pour des bandes de 1.2m une bi-soc travaillant 30cm par soc te donnera une alternace de butte de 1.2m avec des allées de 60cm ( = 2 bandes de 30cm qui sont versées une fois d’un coté , une fois de l’autre ) ! mais j’ai peur que ce ne soit pas dans l’esprit de ce que tu veux faire !notament le fait de mettre de la matière végétale fraiche en fond de raie et le tassement occasionés par le passage de l’engin !
    je ne connais pas l’état de la parcelle avec laquelle tu commence mais peut-etre serait-il sage de commencer à plat ( en culture associées par exemple ) , et sur une partie seulement de la parcelle ,( l’autre pourra servir à la production de mulch , de paille, au captage de l’azote atmospherique par des légumineuses, à la lutte contre les mauvaise herbe ) et de faire tes buttes à la mains ( à la pelle ) à ton rythme …. !
    je crois que pour une telle surface il ne faut pas se précipiter car si tu te manque avec la charrue , se sera dur de revenir à plat ! il vaut mieux aller doucement et faire à la main hiztoire de bien faire les choses et bien faire la butte une bonne fois pour toute
    en espérant t’avoir un peu aidé !
    yannick

  11. bonjour j’aimerai savoir en combien de temps vous m’étais à faire une butte pour 10 mètre, 100 mètre..de long.
    Car je me lance en temps que maraicher sur un demi hectare pour commencer et j’aimerais savoir avec quelle outil on pourrais réaliser des buttes à plus grande échelle, ou a la main combien de temps cela mis t-il?

  12. Désolé pour cette terrible erreur dans cette phrase « ainsi mes plants de tomates ont pu pousser à environ 3 mètre de haut sans tuteur » ce n’est pas 3 mètres mais 1 mètre au Quebec nous fonctionnons souvent en pieds et 1 mètre fait environ 3 pieds. Encore une fois désolé. Merci

  13. Voila ma petite contribution, je vais essayer de résumer mon expérience de l’été 2006. Fabrication d’un nouveau jardin dans un sol super glaiseux et humide ou la mousse poussait en surface. Le jardin fait 9m par 13m. une partie j’y ai coupé les couennes de gazon que j’ai remis en place le gazon en dessous sur une couche de feuille et de fumier sur le dessus j’ai aussi mis une couche de feuille et fumier de cheval de l’hiver et meme le dernier ce qui veux dire que mon fumier était frais. Le fumier de cheval ce qui est bien avec lui il chauffe un peut le sol et en plus il n’est pas très fort on pourrais pratiquement planter directement dedans. Le résultat de cette partie du jardin avec les couennes retournée à été un succès total dès la premiàre année pour pas laissé la bordure à nu, j’ai semé du sarazzin qui à fait un peut office de brise vent, ainsi mes plants de tomates ont pu pousser à environ 3 mètre de haut sans tuteur. Je vous dit un vrai jardin de lâche une fois le travail fait de retourner les couennes qui est plutot un travail fastidieu j’avoue, mais j’ai quand même étalé le travail sur environ 2 mois de avril à juin juste à temps pour faire les semis qui normalement on ne fait jamais ici avant le 15 juin.

    L’autre partie par contre j’ai pu constatter avec la parti ou j’ai bêché le sol se recompactais très vite, j’avais du fumier plus vieux cette fois, il était presque en terre c’était le fond de mon tas que j’ai intégré en surface à ma terre qui je rajoute est très lourde on pourrais presque en faire des pots. Les mêmes plantes plantés sur cette partie du jardin à été dison bof! plutôt moyen comme production.

    Une partie je me suis amusé j’ai mis les grosses branche ramassé sur le terrain comme couche de fond, en me disant que ca pourrais faire un fond plus grossier pour un meilleur drainage c’était mon ti coin à cochonneries du terrain j’y ai mis le raclage et tout sur les branche j’ai mis quelques couennes pour bien retenir les branches en place et j’ai rajouter le fumier que mes chevaux fesaient chaque jour pour grossir le tas que j’ai fait sur le principe d’une butte, j’ai eu quelques poches de raclage de terrain que j’ai rajouté dessus et pour tenir les feuilles j’y ai rajouter une très mince couche de terre. Le tout au final devais faire un bon 40 cm d’épais au départ, j’y ai planté des citrouilles, courge et artichaut des plantes qui aime la chaleur faut pas que j’oublie le principe de la saison très courte qu’on a ici au Quebec et encore pire dans ma région ca commence a mi-juin avec première gelé début septembre, donc pour les courges vu qu’elles aiment le sol chaud et la chaleur, j’ai pensée au principe de la couche chaude que j’ai fait tout simplement en tas directment dans le jardin et l’humus de cette surface est superbe au final je dois avoir une couche de belle terre d’environ 15 centimètres en un été, j’entre les outils de jardinage dedans comme dans du beurre.

    Quelques personnes ont ris de moi, quelques autres ont dit met un camion de sable ça pas de sens, et finalement je me suis écouté avec les technique existante que j’ai adapté à ce que j’avais sous la main pas de dépenses de livraison de sables donc grosse économie et je me suis dit faut retourner à la terre ce qui peut y aller, je me suis inspiré de l’angrais vert en bordure que j’arrachais par touffe pour mettre en paillis, la butte, la permaculture et tout ce que j’ai pu trouver de disponible autour de moi sur la partie couenne retournée je n’ai pratiquement pas eu de mauvais herbes, moins que la partie béché, sur la butte non plus j’en ai pratiquement pas eu.

    Après le dur travail de levé la couenne pour faire le jardin j’ai pratiquement plus eu de travail à y faire du reste de l’été à part récolter le résultat de mon travail. J’ai réussi a faire 45 gros pots de sauce tomate avec les seuls tomates de mon jardin et mes légumes, j’ai pu avoir une bonne partie de mes légumes pour l’hiver, faire des échanges avec des amis pour avoir des choses que j’avais pas et j’en ai même donné. Nous sommes 3 dans la maison et en plus nous avons mangé des légumes frais une bonne partie de l’été. Je considère que pour une première années c’est déjà bien. J’espère que j’ai été assez claire et que mes essai pourront vous apporté de nouvelles idées et de l’inspiration.

  14. Wahou! C’est ma première année de potager et j’ai du mal à suivre! Ceci dit, c’est passionnant! Merci à tous!

  15. « Si tu mélanges brutalement tout un horizon, tu perds ce dégradé. »
    C’est vrai. En même temps quand tu double-bêches, dur de faire autrement, le tout étant que le milieu soit plus propice au développement des plantes une fois remodelé qu’avant. D’ailleurs quand tu récoltes des patates ou des topinambours tu mélanges aussi.
    Dans mon cas quand je fais des buttes je pars d’une surface engazonnée qui avait été terrassée au bull il y a une trentaine d’années, donc très loin du sol idéal (c’est très souvent le cas dans les lieux très anthropisés). Par ailleurs il y a un bord du potager carrément plus glaiseux et moins profond que l’autre (car plus gratté par le bull), c’est aussi chose fréquente sur les sols terrassés. Le mélange horizontal permet ainsi de rééquilibrer un peu ce décalage, c’est ce que je voulais dire par là.
    Pour les sols un peu collants la fourche à compost marche très bien (à employer sur sol presque ressuyé bien entendu)

  16. A priori, un bon sol n’est pas homogène ; c’est un dégradé qui part de la surface vers les profondeurs, avec des stratifications peu nettes. Même si on peut distinguer les différents horizons, la limite entre chacun est relativement progressive, et il n’y a pas d’homogénéité au sein de chaque horizon. Si tu mélanges brutalement tout un horizon, tu perds ce dégradé. Cela dit, même avec toutes les précautions possibles, on le casse en grande partie. Si l’idée est de ne le faire qu’une fois, ce n’est pas grave, la structure normale se rétablira avec le temps. Si on le refait régulièrement, ça peut sans doute être néfaste.
    Pour nous, la question ne se pose pas. On n’a aucune chance de pouvoir travailler à la pelle, tellement le sol est collant.

  17. Une remarque sur la méthode de création de buttes par double-bêchage (pour ceux qui pratiquent) : dans le bouquin de Jeavons on voit qu’ils procèdent par petites tranchées successives, tout au long de la bande à transformer en butte. Je trouve que c’est assez long à faire, et assez gênant dans les cas de sols motteux ou caillouteux qui ont tendance à se casser la gueule au fond du trou au lieu de rester en blocs bien parallélépipédiques comme sur le schéma. J’ai fait ma première butte comme ça, ça m’a pris un temps fou. Maintenant au lieu de faire plein de petites tranchées tout le long, j’en fais 3 grosses, et je peux finir une butte de 10 m2 en 2 jours, sans me presser. Le truc consiste à retirer les 30 cm supérieurs de la première tranchée et à les mettre sur le reste de la bande, en formant une grosse bosse, et jusqu’à ce qu’on ne puisse plus en rajouter (on travaille essentiellement à la pelle). Ça permet de dégager entre un tiers et la moitié de la bande. Ensuite on travaille la couche du dessous, puis on y remet ce qu’on enlève de la deuxième tranchée jusqu’à ce qu’on ne puisse plus en rajouter, et ainsi de suite. La plupart du temps ça le fait en 3 tranchées. Un autre avantage de cette méthode est que si la couche supérieure n’est pas homogènement riche et meuble tout au long de la bande, ça permet d’égaliser un peu par le mélange.
    Si vous avez des commentaires faites m’en part, au cas où je ferais une connerie sans le savoir ;).

  18. Non parce que moi j’ai beaucoup moins de 500m². Mon papa a 200 ou 300m², sur lequel j’ai testé une butte toute droite de 3m de long seulement, juste pour voir comment faut faire, et il était pas content du tout, il pensait que j’avais « remonté la mauvaise terre »

    sinon j’ai exproprié 40m² de pelouse, des petits bouts ici et là. pas moyen de tester un jardintestetin.
    Il faudrait que je lui exproprie soit un gros morceau de pelouse, soit la prairie à coté, pour ça. C’est pas gagné.
    Et puis bon. ça doit être du boulot de bien calcul ses encoches et bien les faire…est-ce qu’on y gagne vraiment…

  19. à noter que la photo montrée en :

    présente un début de jardin-intestin, ou « jardintestin », concept né le 30/09/2006 de l’observation de cette forme de jardin.
    Le jardintestin s’inpire du système de l’intestin humain pour optimiser l’espace en augmentant la surface d’interface entre le jardinier et sa surface récoltée, tout comme l’intestin offre le maximum d’espace d’échange entre le sang et les aliment en un minimum de volume.
    Un perfectionnement est encore possible en ouvrant des « encoches » dans les bords de la planche, pour mieux povoir accéder au coeur, et on peut alors avoir une largeur supérieure au 1,2-1,4 m proposé (avec d’autres encohes sur ces encoche, on obtient quelque chose de plus fractal encore, mais là ça devient du perfectionnisme, contre-productif à mon avis). Ainsi la surface « en planche », sera plus importante, et la surface en allée improductive encore réduite.

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