Fabriquer soi-même une laia double

Le Sens de l’Humus est devenu tellement célèbre qu’on nous envoie des contributions du monde entier, et même de la fière Euskadi. Voici une fiche technique pour bricoleurs, offerte gracieusement au Sens de l’Humus par Korrotx (cliquer sur les liens pour accéder aux photos) :

La laia (également appelé « bident » en français) est un instrument agricole très ancien autrefois présent dans les Pyrénées, c’est une sorte de fourche-bêche à deux longues dents avec un manche court au dessus de l’une des deux dents, utilisée pour ameublir et aérer le sol.

L’idée est ici de réaliser une laia double, c’est à dire avec quatre dents et deux manches sur le même instrument, au lieu d’utiliser deux instruments à la fois.

Outils nécessaires à sa fabrication :

– une scie à métaux

– une meuleuse

– un poste à souder (et le masque qui va avec, indispensable)

– une lime

– des gros tréteaux ou autre support solide

– des serre-joints


Matériel utilisé :

Il s’agit de matériel de récupération, comprenant :

– Pour les emmanchements (longueur 11 cm), du tube d’acier épais (dit tube « chauffage ») de diamètre intérieur 38 mm

– Pour la barre horizontale (longueur 46 cm), où seront soudées les dents, du tube « chauffage » de diamètre intérieur 30 mm

– Pour les dents (longueur 30 cm), des barres de fixation de soc de charrue, récupérées sur une charrue. Ces barres sont en acier trempé. On peut faire des dents de plus de 30 cm si on veut, si le terrain sur lequel on va l’utiliser n’est pas trop motteux (sinon on risque de beaucoup mélanger les horizons en faisant remonter de grosses mottes depuis les horizons inférieurs)

La fabrication :

1. Tailler les tubes et les dents aux dimensions voulues. On a utilisé pour les tubes une scie à métaux, et pour les dents une meuleuse.

Les dents sont coupées en biais à leur extrêmité qui sera au contact du sol…

et en arrondi concave à l’autre bout, de façon à épouser la forme de la barre horizontale à laquelle elles seront soudées.

Les bouts de la barre horizontale sont retaillés de la même façon à la meuleuse pour épouser la forme des emmanchements auxquels ils seront soudés.

Si vous n’avez pas l’habitude de vous servir d’une meuleuse, mieux vaut vous faire aider par quelqu’un qui est plus à l’aise, surtout ici vu qu’il s’agit entre autres de tailler de l’acier trempé.

2. Bien limer les tubes après les avoir sciés, surtout les emmanchements, histoire de ne pas se planter une limaille dans le doigt au moment d’y mettre les manches.

3. Souder la barre horizontale aux emmanchements (ou l’inverse, ce qui revient au même ;-))

4. Souder les dents à la barre horizontale. C’est de loin l’étape la plus délicate car il s’agit qu’elles soient disposées à intervalles réguliers, et surtout qu’elles ne bougent pas à chaque point de soudure. Pour ça on peut s’aider de serre-joints à la fois sur la barre et sur chaque dent qu’on soude, on les enlèvera une fois que tout est refroidi.

(pour cette étape-là j’ai pas de photos, désolé :þ)

Et voilà le résultat.

J’y ai ajouté par la suite des manches faits maison, en sahats (Salix acuminata), d’environ 1m25.

C’est un outil un petit peu lourd au début mais on s’y habitue très vite, et c’est un débroussailleur tout-terrain :
– il est impeccable pour ameublir vite et bien, et sans se casser les lombaires, une terre déjà travaillée (par exemple une butte), tout comme la « grelinette »®,
– il est également efficace pour un travail de défrichage sur sol compact, là où un outil à dents plus fines risquerait de casser. Dans ce cas il faudra faire attention à prendre des manches solides (cornouiller, frêne, érable), car ce sont eux qui subiraient alors la torsion. Eventuellement, on peut se fabriquer un outil entièrement en fer, c’est à dire concrètement en mettant des tubes de 1m20 ou 1m30 de long au lieu des emmanchements, cela donnerait un outil un peu plus lourd, mais de ce fait plus facile à planter en sol compact.


Bref un outil entièrement en matériaux de récupération, passe-partout et solide, dont je suis sûr qu’il aura encore toutes ses dents quand j’aurai perdu les miennes ;-).

Photos :

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14 commentaires sur « Fabriquer soi-même une laia double »

  1. bonjour , merci pour la documentation pour la fabrication de la grelinette sa va faire beaucoup de gens heureux tous comme moi . encore merci et bonne soirée salut MICHEL ……….

  2. Bonjour !Bravo pour ces explications ,avec celles ci ,j’ai pu réaliser cette biofourche .Tube de 34 mms de 46 cms de long percé a 13,5cms de distance de par en par avec une mêche de 14mms, fer a béton de 14 coupé en biseau ,placé dans les trous de par en par soudé au poste de soudure électrique ,dessus et dessous le tube.Deux tubes de 34 mms de 10 cms de long fendus sur leurs longueurs pour être mis en cône et soudés sur la longueur de cette fente mis en cône ,ceux ci soudés avec un peu d’angle sur les deux cotés du tube supportant les fourches en ayant fait l’évidement pour que les soudures collent bien .Deux manches en chêne de 115cms de long ,parce que je ne mesure qu’1,70m .Le tour est joué ,cout 0 centime d’€ si l’on peut dire .je peux vous dire que celle ci va m’user .Bien cordialement Poitevin G

  3. Bravo très belle réalisation ! On pourrait aussi l’ équiper de manches incassables en fibres, mais ça ferait moins « authentique ».

  4. passe-partout et solide : sauf si tu la mets dans les main de notre bucheron à l’assaut du petit bois ;-))

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